Chez les tout-petits, la révélation d'une situation de violence sexuelle se fait souvent de manière accidentelle et spontanée. L’enfant ne choisit ni le moment ni la personne à qui il s’adresse.
Pourquoi cela se produit-il ainsi ?
L’enfant n’a pas toujours les repères ni les connaissances nécessaires pour comprendre que ce qu’il a vécu constitue une violence sexuelle.
La personne responsable des faits est souvent quelqu’un en qui l’enfant a confiance, ce qui rend la prise de conscience encore plus difficile.
Ainsi, lorsque l’enfant parle, cela peut se faire :
dans un contexte inattendu,
de manière incomplète,
sans expliquer la situation ni exprimer d’émotion négative particulière,
en présence d’un groupe,
ou une seule fois, sans y revenir par la suite.
Il peut arriver que l’enfant évoque une situation sensible à un moment peu propice ou devant plusieurs personnes. Dans ce cas, il est possible de différer légèrement l’intervention, tout en rassurant l’enfant.
Voici comment réagir :
Adressez-vous à lui avec calme :
« Ce que tu viens de me dire est très important. J’aimerais qu’on prenne un moment pour en reparler dès que j’ai terminé ce que je fais. »
Gardez une voix neutre et calme et évitez de lui laisser croire qu’il a dit quelque chose d’inapproprié.
Achevez la tâche que vous avez en cours.
Si besoin, demandez à un·e collègue ou à un·e responsable de prendre en charge vos fonctions pour pouvoir vous isoler avec l’enfant.
Rejoignez l’enfant seul·e dès que possible afin de lui offrir un espace d’écoute adapté, en suivant les recommandations indiquées par la suite.
Lorsqu’un enfant révèle avoir été victime de violence sexuelle – que ce soit par des mots explicites, des phrases ambiguës ou des comportements inhabituels – il est essentiel de recevoir cette parole avec sérieux et attention. Ce type de révélation peut se manifester de façon claire ou plus subtile, par exemple à travers un comportement qui dépasse le développement psychosexuel attendu pour son âge.
Quelques exemples de propos inquiétants :
« C’est comme le jeu des amoureux avec X. »
« X m’a demandé de toucher son zizi. »
« Ma poupée veut mettre le zizi dans la bouche. »
Ces paroles peuvent être déstabilisantes. Pour garantir une prise en charge adaptée, il est important de suivre certaines étapes :
Adoptez une posture rassurante à la hauteur de l’enfant.
Gardez votre calme et une attitude posée. L’enfant ne se rend pas forcément compte qu’il vous confie des propos préoccupants. Votre réaction transmet un message : si vous restez serein·e, l’enfant sera plus à même de poursuivre son récit.
Utilisez des questions ouvertes.
Exemples :
« Est-ce que tu peux m’en dire plus sur ce jeu des amoureux ? »
« Parle-moi davantage de ce que tu as dit tout à l’heure. »
Vous pouvez aussi simplement reprendre ses mots pour l’inciter à continuer : « le jeu des amoureux… ? »
Les questions ouvertes permettent de ne pas induire de réponse. Elles vous permettent également d’aller chercher des faits sur la verbalisation de l’enfant.
Validez sa parole.
Dites-lui par exemple :
« J’ai bien compris ce que tu m’as dit. Si tu veux ajouter quelque chose, je suis là pour t’écouter. »
⚠ Ne promettez jamais de garder le secret, même si l’enfant vous le demande.
Consignez les propos fidèlement.
Notez les mots exacts utilisés par l’enfant ainsi que les formulations précises de vos questions. Ces éléments seront utiles pour toute suite à donner à la situation.
Faites rapidement un signalement à la CRIP.
Une prise de contact immédiate permet d’assurer la protection de l’enfant et garantit une réponse rapide et appropriée. Même en l’absence de certitude ou si vous n’avez pas pu poser de questions, il est toujours préférable de consulter la CRIP avec les éléments disponibles. Si vous avez un doute, consultez la CRIP.
Comme les jeunes enfants expriment parfois de manière spontanée des situations de violence sexuelle, il arrive qu’un tel dévoilement se produise en présence d’autres enfants.
Un retour collectif n’est à envisager que si cela vous semble nécessaire : par exemple, si certains enfants semblent troublés ou posent des questions. Dans ce cas, il est possible de revenir sur l’événement avec les enfants qui en ont été témoins, en prenant soin de préserver la confidentialité et la sécurité affective de chacun·e.
Lors de l’intervention initiale :
Soulignez l’importance des propos partagés et le courage de l’enfant.
Adoptez une attitude rassurante en précisant que la situation sera prise en charge.
Parlez en privé à l’enfant concerné, tout en veillant à la surveillance du groupe et en prévoyant un retour.
Si vous constatez que les autres enfants n’ont pas prêté attention au dévoilement (par exemple, parce qu’ils étaient absorbés par une activité), il n’est pas utile d’en discuter collectivement. Dans ce cas, un échange individualisé avec les enfants concernés suffit.
Vous pouvez alors dire au groupe, de manière générale :
« Je voulais vous dire que Mael a bien fait de venir me parler. Nous allons prendre soin de lui/d’elle. »
⚠ À éviter absolument pour ne pas nuire à l’enquête :
Ne donnez aucun détail sur la situation évoquée.
N’expliquez pas les étapes à venir ni ce que vit l’enfant.
Évitez toute dramatisation de l’événement.
Si un comportement sexuel se manifeste entre deux enfants dans un contexte de groupe, une première intervention individuelle auprès des enfants concernés est nécessaire pour les écouter, les rassurer et poser un cadre.
Dans un second temps, il peut être utile, dans les jours ou semaines qui suivent, de proposer une activité collective d’éducation à la vie affective et relationnelle. Cette démarche permet de revenir sur certaines notions fondamentales, comme :
la différence entre comportements sexuels attendus et inadaptés à l’âge,
le respect de l’intimité de chacun·e,
les limites personnelles et le consentement,
l’importance de respecter la bulle corporelle des autres.
Il peut arriver qu’un parent apprenne, de manière directe ou indirecte, qu’un enfant de l’établissement a révélé une situation de violence sexuelle.
Dans ce cas :
Rassurez-le en expliquant que la situation a été prise en compte avec sérieux et que toutes les mesures nécessaires ont été engagées.
Précisez-lui que, pour respecter la confidentialité, vous ne pouvez pas lui communiquer d’informations supplémentaires.
Si son propre enfant a été témoin ou impacté, proposez votre disponibilité pour en discuter et l’accompagner dans cette situation.
Il est important de revenir avec l’enfant sur ce qu’il vous a confié, afin de clarifier ses propos sans orienter son discours.
Voici une proposition de démarche :
Introduisez l’échange avec douceur :
« J’aimerais qu’on reparle de ce que tu m’as dit tout à l’heure. Je voudrais être certaine d’avoir bien compris. »
Reprendre exactement ses mots :
« Tout à l’heure, tu m’as dit… »
Poursuivez avec une question ouverte, comme :
« Parle-moi plus de ? » ou « Dis-moi tout sur »
Rassurez l’enfant :
« J’ai bien compris ce que tu m’as dit, tu as bien fait de m’en parler. Tu peux toujours venir me reparler si tu en as besoin ou si tu veux me dire autre chose, je suis là pour t’écouter. (Notez si l’enfant vous dit autre chose) »
Notez mot à mot ce que l’enfant vous dit, ainsi que les questions que vous avez posées.
Ramenez ensuite l’enfant doucement vers son activité :
« On va retourner auprès des amis d’accord ? À quoi étais-tu en train de jouer ? »
Enfin, consignez les propos dans une fiche adaptée et contactez la CRIP pour un signalement ou un avis consultatif.
Ce que dit la loi
Tout professionnel qui a connaissance dans l’exercice de son travail d’une situation préoccupante relative à un mineur en danger ou en risque de danger a le devoir de transmettre cette information au Président du conseil départemental au moyen de la fiche de transmission d’information préoccupante.
En cas de faits susceptibles d’être qualifiés pénalement, utilisez la fiche de transmission de signalement judiciaire pénal à l’attention du Procureur de la République (avec copie à la CRIP) que vous devez adresser au Tribunal judiciaire du lieu de résidence du mineur concerné.
En cas d'extrême urgence, lorsque l’intégrité physique de l’enfant est menacée, appelez :
les services de sécurité police ou gendarmerie, Tél : 17
le SAMU (service d'aide médicale urgente) Tél : 15
les services hospitaliers d'urgence des hôpitaux de proximité.
Qui contacter ?
Cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP)
Direction de l'éducation, de la jeunesse et du sport
Service Protection maternelle infantile et parentalités
CS 41096
38022 Grenoble Cedex 1
04 76 00 32 63
Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30 (sauf jours fériés et fermetures exceptionnelles).
En dehors de ces horaires d’ouverture, contactez le 119 qui relaiera l’information à la CRIP si nécessaire.
Liens complémentaires :
téléchargement des IP à remplir
Guide technique Enfance en danger
Diaporama l'enfant en risque de danger ou en danger septembre 2019
Cinq vidéos complètent les outils du programme Lanterne dont vous pouvez retrouver la description dans l'onglet Mon parcours, abordant les sujets suivants :
Pourquoi prévenir la violence sexuelle chez les tout-petits ?
Les besoins des tout-petits en matière d’éducation à la sexualité
Ces vidéos sont destinées aux adultes et visent à renforcer leurs compétences en matière d’éducation à la sexualité et de prévention de la violence sexuelle.
Toi comme moi
Cet imagier est destiné aux enfants de 0 à 18 mois. Il présente des images réalistes d’enfants dans diverses situations quotidiennes, favorisant la reconnaissance des émotions, la compréhension de l’anatomie et l’identification des parties du corps privées.
La bulle de Miro livre audio
Également destiné aux 3 à 6 ans, ce livre traite de la gestion des émotions et du respect des limites personnelles. Il encourage les enfants à exprimer leurs sentiments et à comprendre ceux des autres.
Les affiches
Pour plus d'informations ou pour accéder aux ressources du programme, vous pouvez visiter le site de la Fondation Marie-Vincent : marie-vincent.org.
La foire aux questions en lien avec les nouveaux programmes d'EVARS paru en janvier 2025 a été publiée.
Voici un résumé synthétique des points les plus importants pour les enseignants du premier degré (école maternelle et élémentaire) et pour les intervenants extérieurs :
🎯 Objectifs du programme
Promouvoir des relations respectueuses avec soi et avec les autres.
Favoriser l’égalité filles-garçons.
Prévenir les discriminations et les violences sexistes/sexuelles.
Développer les compétences psychosociales : empathie, communication, gestion des émotions.
📚 Cadre et obligation
3 séances annuelles obligatoires par niveau (article L. 312-16 du Code de l’éducation).
Obligatoire dans les écoles publiques et privées sous contrat.
Ne nécessite pas l’accord des parents, et aucun refus de participation n’est accepté.
Aucune décharge ou document de non-participation ne peut être signé.
👩🏫 Organisation pédagogique
Séances intégrées dans le projet d’école, préparées en conseils de maîtres et de cycle.
Contenus adaptés à l’âge et la maturité des élèves.
Liens possibles avec l’EMC, la littérature jeunesse, les éducations à la santé, à la citoyenneté.
Approche globale (biologique, psycho-émotionnelle, juridique et sociale) et positive (respectueuse, inclusive).
🛡️ Protection des élèves
Programme conçu pour protéger sans heurter.
Réponses adaptées à l’âge, jamais dans la vie privée.
Exemples : aborder l’intimité, le consentement dans les interactions quotidiennes (« puis-je te prendre la main ? »), reconnaître un secret dangereux.
🧑⚕️ Interventions extérieures
Pas d’associations ou partenaires extérieurs dans le 1er degré.
Possible accompagnement par personnels sociaux ou de santé de l’Éducation nationale, en présence de l’enseignant.
📎 Ressources et formations
Formation des enseignants via :
Magistère (auto-formation)
Ateliers académiques
Ressources sur Éduscol
Le programme officiel est publié au BOEN du 6 février 2025.
🛑 Gestion des contestations
L’éducation EVARS ne relève pas de la sphère privée.
Aucun refus pour motifs religieux/philosophiques n’est recevable.
En cas de contestation parentale : alerte à l’IEN, soutien institutionnel assuré.
Mauvaise nouvelle donc pour les intervenants extérieurs qui se voient fermer les portes des établissements primaires et pour les enseignants qui se voient privés d'un acteur historique de l'EVAR avec toutes ces compétences et ses ressources. Ayant interrogé un personnel de l'éducation nationale, qui a participé au séminaire de l'éducation national pour expliquer les nouveaux programmes, deux arguments ont été avancés :
Les enseignants vont être formés et seront en mesure de réaliser cet apprentissage seul ou aidé par le personnel de santé de l’éducation nationale,
L'objectif est de gagner l'adhésion des parents en évitant tous les débordements des intervenants extérieurs qu'il y a eus par le passé (aucun détails sur ses débordements n'a été précisé).
Voici un résumé du livret UNICEF sur le consentement et l’éducation à la vie affective et sexuelle, à destination des enseignant·es du premier degré, en particulier pour les aider à répondre aux idées reçues :
📘 Pourquoi ce livret ?
Réalisé par l’UNICEF avec des jeunes, ce livret vise à déconstruire les idées reçues sur l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) et à défendre son importance dès l’enfance, notamment la notion de consentement.
🎯 Messages clés pour les enseignant·es
L’éducation à la sexualité est obligatoire : 3 séances par an et par niveau.
Elle vise le bien-être, la protection et l’égalité.
Elle concerne tout le monde dès le plus jeune âge (ce n’est pas que pour les ados).
Le consentement ne se limite pas à la sexualité : il s’apprend aussi à travers les relations quotidiennes (ex. : « Tu veux un câlin ? », « Tu veux qu’on joue ensemble ? »).
🧠 8 idées reçues déconstruites
"On ne parle que de sexe" → Faux. On parle surtout de respect, émotions, égalité, relations, et prévention des violences.
"On apprend à se masturber" → Faux. On répond à des questions adaptées à l’âge et on parle de connaissance du corps et de respect de l’intimité.
"Ça pousse à avoir des rapports plus tôt" → Faux. Les jeunes ont déjà des questions et cherchent des réponses ailleurs (souvent sur internet). L’EVARS les informe et les protège.
"C’est inutile avant la puberté" → Faux. Le consentement et le respect du corps s’enseignent dès la maternelle.
"C’est le rôle des parents, pas de l’école" → Faux. L’école a un rôle complémentaire et légal dans la transmission des savoirs, notamment pour combattre les inégalités et les violences.
"On veut rendre les garçons féminins" → Faux. L’EVARS déconstruit les stéréotypes pour que chacun·e soit libre d’être soi-même.
"Parler de sexualité choque les enfants" → Faux. Ne pas en parler les laisse seuls face à la pornographie ou à des violences subies. Le but est de les protéger, pas de les effrayer.
"C’est juste pour les SVT" → Faux. L’EVARS est transdisciplinaire : EMC, littérature, art, éducation à la santé, etc.
📎 À retenir
L’éducation à la vie affective et sexuelle est un droit pour les enfants (Convention internationale des droits de l’enfant).
C’est aussi un outil de prévention majeur contre les violences sexistes et sexuelles.
L’école est un lieu sécurisé, souvent le seul pour parler de ces sujets objectivement.
Voici un descriptif tiré du site hubertine auclert :
Dans la continuité des malles bibliographiques pour éduquer à l'égalité, le Centre Hubertine Auclert fusionne ses deux malles pour les enfants du premier degré (3-6 ans et école primaire), et ajoute des ressources pour les 0-3 ans, afin d'outiller les personnels de l'éducation de la petite enfance et de l'enfance plus efficacement.
Cette nouvelle malle est organisée autour de huit thèmes :
Abécédaire,
Genre en questionnement,
Contes et fictions non stéréotypés,
Affirmation de soi,
Rôles sociaux,
Diversité des familles et relations amoureuses,
Corps, intimité et consentement,
Prévention des violences.
Sous les références des ouvrages, sont ajouté les tranches d'âges (0-3 ans, 3-6 ans et 6-10 ans) pour vous permettre de cibler les ouvrages adaptés mais elles sont avant tout indicatives.
Je connais très bien la Maison pour l’égalité femmes hommes puisque j'y ai fait mon stage de diplôme université égalité femmes hommes, c'est une pépite !
La Maison pour l'égalité femmes-hommes est un service public de Grenoble Alpes Métropole, situé à Échirolles. Créée en 2005, elle agit comme un lieu ressource pour accompagner, sensibiliser et mettre en réseau tous les acteurs engagés en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes sur les 49 communes de la métropole grenobloise .
🎯 Missions principales
Accompagnement de projets : soutien aux initiatives locales (associations, collectivités, établissements scolaires, entreprises) via des conseils, des outils pédagogiques et des ressources.
Sensibilisation : organisation d’ateliers, d’expositions, de formations et de campagnes thématiques.
Animation de réseaux : coordination des communes engagées pour l’égalité, avec des rencontres régulières pour favoriser l’échange de pratiques.
Valorisation des initiatives : diffusion d’informations via un site internet, une lettre d’info et une cartographie des acteurs locaux .
🧰 Outils et dispositifs
Centre de ressources : prêt gratuit de jeux, expositions, BD, films et supports pédagogiques pour toutes personnes sur le territoire de la métropole, mais aussi des ressources directement téléchargeable en ligne.
Appel à projets "Jeunes pour l’égalité" : soutien aux jeunes de 7 à 26 ans souhaitant porter un message en faveur de l’égalité, avec un accompagnement et un financement possible .
📍 Coordonnées
Adresse : 12 avenue des États Généraux, 38130 Échirolles
Téléphone : 04 76 59 57 84
Une formation m@gistère existe depuis de nombreuses années, elle est très difficile à trouver sur le moteur de recherche mais est disponible à toute personnes de l'éducation nationale ou avec une adresse étudiante. Cette formation s'appelle Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité, normalement elle est disponible via le lien une fois que vous vous êtes identifié.
Vous pourrez aborder les notions suivantes :
1. La sexualité humaine : Définitions
2. Les légitimités de l'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité
3. Le développement psychosexuel de l'enfant
4. Lois et sexualité
5. Consentement et respect du corps
6. Les violences sexuelles intrafamiliales
7. La relation éducative lors des séances d'éducation à la sexualité
8. Stéréotypes de genre
9. Connaissances du corps
10. La pornographie
11. Sexualité, média et internet
12. Identité sexuée et orientation amoureuse
13. Les compétences psycho-sociales
Chaque page est accompagnée d'une bibliographie et d'une sitographie, le tout annoncé en 12h.
Si vous avez besoin de vous former aux bases de ce qu'est l'EVARS c'est un bon début ! Bon à savoir cette formation n'est pas du tout devenu obsolète avec les nouveaux programmes donc foncez !
Bonus, cette formation donne accès à un digipad avec des ressources sur l'EVARS, le code d'accès est 5458.
Voici la présentation du site :
"Présentation de votre formation
Bienvenue sur votre espace de formation « Eduquer à la sexualité à l'école primaire ». L’éducation à la sexualité fait pleinement partie des contenus que les élèves sont en droit de recevoir au cours de leurs années d’école primaire. Des études internationales ont prouvé que l’éducation à la sexualité réduit les risques de grossesses précoces, de contamination par des IST, retarde l’âge des premiers rapports sexuels, de plus elle a pour but de renforcer l’égalité entre les filles et les garçons, réduire les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité sexuée ou encore aider les enfants à se protéger et à réagir contre les violences sexuelles. Les contenus proposés sont en accord avec le développement des enfants.
Le parcours vous permettra de…
prendre connaissance des différentes notions en relation avec l’éducation à la sexualité ( définitions, légitimités, développement psychosexuel de l’enfant, les lois, le consentement, les violences sexuelles, la relation éducative, les stéréotypes de genre, la connaissance du corps, la pornographie, internet et les réseaux sociaux, l’identité sexuée et l’orientation amoureuse, les compétences psychosociales).
réaliser des activités contribuant à mobiliser les savoirs et savoir-faire préexistants et ceux qui sont acquis.
communiquer via le forum ou la messagerie intégrée à la plate-forme.
Objectifs de la formation
Aider les élèves à avoir une approche positive de la relation à l’autre
Aider les élèves à s’émanciper
Aider des élèves en difficulté
Concevoir et animer des séances d’éducation à la sexualité
Intégrer des moments d’éducation à la sexualité dans ses cours, ses pratiques
Lutter contre les discriminations sexistes, homophobes, transphobes
Points de vigilance
Ce parcours est un support de formation à destination des personnels de l'éducation nationale et non à destination des élèves ou de leur famille. Ainsi, les supports présentés doivent être adaptés à l'âge et à la maturité des élèves avant d'être utilisés en classe.
Nota bene : ce parcours aborde des questions en lien avec le domaine de l’intime et des violences sexuelles. Si vous ressentez un malaise par rapport à cela, vous pouvez arrêter le parcours à tout moment. "
Je suis en train de suivre cette formation en ligne et gratuite réalisée par Isabelle Collet professeure de sciences de l’éducation à l’Université de Genève et Aurore Vayer est doctorante à l’Université de Genève. Si vous avez besoin de vous former, je vous la recommande !
Voici la description qui se trouve sur le site :
Ce cours est conçu pour aider les professionnel/elles de l'éducation à réfléchir sur l'impact de leurs pratiques pédagogiques en matière d'égalité.
Vous serez amené·es à explorer les concepts théoriques liés à l'égalité et à les mettre en perspective avec votre réalité de terrain. Le cours vise à susciter une prise de conscience sur les inégalités potentielles dans les pratiques éducatives, en offrant des outils pour les transformer.
A travers ce MOOC, vous allez développer une compréhension approfondie des mécanismes sociaux et des rapports de pouvoir qui influencent la pédagogie. Vous apprendrez à analyser vos pratiques éducatives sous l'angle de l'égalité, ce qui vous permettra de les adapter pour favoriser un environnement plus inclusif et respectueux des différences.
Ce cours vous permettra d’acquérir de nouvelles compétences pour construire des contextes éducatifs plus égalitaires, et de questionner votre rôle d'enseignant·e dans la reproduction ou la transformation des inégalités.
À l'issue de ce MOOC, vous serez capable de :
Analyser vos pratiques pédagogiques à l'aune des principes d'égalité.
Identifier les inégalités systémiques et les stéréotypes présents dans vos interactions avec les élèves.
Intégrer des outils et des stratégies concrètes pour promouvoir une pédagogie plus égalitaire.
Mettre en place des réflexions collectives avec vos collègues pour améliorer l'environnement éducatif.
Dans ce MOOC, vous explorerez des thématiques telles que les stéréotypes de sexe, les inégalités sociales, l’accès à l'éducation pour tous/tes, ainsi que les rapports de pouvoir au sein de l’éducation. Les modules proposeront des contenus théoriques (textes, vidéos, études de corpus), suivis d’activités pratiques et de quiz pour tester vos acquis.
Si vous avez besoin d'albums non sexiste, je vous recommande ce compte Instagram !
Si vous voulez en apprendre plus sur l'animatrice de ce compte Julie Gielen voici un entretien réalisé par Stéphanie fondatrice de la librairie jeunesse Les livres qui sèment dont voici un extrait pour mieux comprendre son travail :
"La littérature jeunesse accompagne tous les enfants, même si ce n'est que par le biais de l'école. C'est un des socles principaux de leur environnement culturel. C'est donc aussi dans la littérature jeunesse qu'iels profitent d'une fenêtre sur la diversité, diversité des contextes, des personnes, des personnalités.
Le problème, c'est qu'elle tombe parfois dans le piège de la simplification, probablement par souci d'adaptation au jeune public. Les auteurices et illustrateurices peuvent également se confronter à leurs propres préjugés inconscients, ainsi qu'à une certaine pression en faveur du marketing genré.
Cette littérature s'appuie par ailleurs encore beaucoup sur des stéréotypes d'un autre temps, parce qu'ils sont rentables : la vieille marâtre, la princesse sauvée par son prince, la maman aux fourneaux, le père derrière son journal. Le problème de ces stéréotypes relève de leur systématicité.
Une image d'un père qui lit le journal n'est pas problématique en soi. Mais dans la littérature jeunesse, c'est presque un livre sur 10 qui montre un père derrière son journal. À force de se confronter à ce stéréotype, les enfants finissent par penser que c'est ce que fait un homme : lire le journal. Ce cliché va se superposer à un autre pour finalement réduire ce que les scientifiques appellent les "potentialités identificatoires" des enfants.
Si on ne questionne pas les stéréotypes et le manque de représentation de la littérature jeunesse, le champ des possibles se restreint. Être une fille implique alors certains comportements, une certaine apparence, certaines interdictions. Pareil pour les petits garçons. L'estime de soi des enfants qui ne se reconnaissent pas dans ces schémas est menacée.
Cette dynamique s'inscrit en outre dans un continuum culturel qui nourrit les inégalités entre sexes et le manque de visibilité des minorités.
Sensibiliser aux stéréotypes de la littérature jeunesse, c'est aussi inviter les parents, les familles et le personnel éducatif à décrypter les textes et les images avec les enfants. "
Si vous ne savez pas à quoi peut ressembler une séance d'EVAR en élémentaire, je vous recommande ce podcast du compte Le cœur sur la table (dont je recommande chaque épisode) : C'est quoi l'amour, Maîtresse ?
Voici le résumé que vous pourrez retrouver sur le site :
"Et si, dès la primaire, on apprenait à nouer des relations saines et respectueuses ?
Depuis que Lolita Rivé est devenue institutrice, elle a souvent été confrontée à des réflexions sexistes, à des insultes homophobes entre les élèves, voire à des agressions. Elle a aussi remarqué que ses élèves étaient assez ignorant·es en ce qui concerne leur corps et son fonctionnement. Pour tenter d’y remédier, elle a mis en place des séances d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle avec sa classe de CE1, et elle les a enregistrées.
Dans « C’est quoi l’amour, maîtresse ? », elle mène l’enquête : à quoi doit ressembler un enseignement à la vie affective adapté pour des enfants de 7 à 8 ans ? Pourquoi si peu d’élèves bénéficient de cours d’éducation à la sexualité en France, alors que c’est un enseignement obligatoire du CP à la terminale depuis 2001 ? Pourquoi y a-t-il tant de résistances ?
Lolita Rivé a donné la parole à celles et ceux qui sont complètement opposé·es à cet enseignement à l’école, mais aussi à des psys, des chercheur·ses qui nous expliquent pourquoi offrir une éducation complète à la vie relationnelle, affective et sexuelle, ça pourrait changer notre société toute entière…"
Si vous êtes à la recherche d'un manuel clés en main pour commencer l'EVAR dans votre classe, et en attendant les miennes qui sont en construction, je vous recommande les manuels EdSens !
Voici la description disponible sur le site internet :
"EdSens® Programme d'éducation à la vie affective, sensibilisation et prévention des violences
EdSens® est un programme permettant d’aider les enfants et les adolescents à développer leurs compétences psychosociales et leurs connaissances, de 2 à 18 ans.
Il se compose d’un cahier de l’intervenant (primaire ou secondaire) et d’un programme complet d’éducation à la vie affective et sexuelle (maternelle, élémentaire, collège ou lycée).
Le contenu des cahiers et des séances est conforme au nouveau programme de l’éducation nationale (paru en mars 2024)."
Pour avoir acheter celui sur l'élémentaire, je trouve que les séances sont vraiment adaptées au niveau et facile à mettre en œuvre, idéal pour se lancer.
Sur le site myUNICEF vous trouverez beaucoup de pépites comme "Quand on te fait du mal" : le livret pédagogique sur les violences, gratuit et en libre téléchargement et tellement bien fait !
Voici la description que vous trouverez sur le site :
"La brochure « Quand on te fait du mal » écrite par Dre Muriel Salmona et Sokhna Fall et illustrée par Claude Ponti explique aux enfants les différentes formes de violences et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur eux.
Le livret pédagogique de 28 pages distribué gratuitement par l’association française Mémoire Traumatique et Victimologie permet d’aider les plus petits de la maternelle au CE2, à identifier leur mal-être (tristesse, peur, panique, angoisse, colère, isolement, perte de confiance, sentiment de culpabilité etc.) suite à une situation de violence ou menaces de violences (physiques, morales, sexuelles…), en comprendre les causes et les conséquences et donne des conseils pour apprendre à se protéger et demander de l’aide.
Il est également possible de recevoir des exemplaires imprimés gratuits du livret en faisant une demande par mail à memoiretraumatique@gmail.com "
Vous trouverez également sur cette page :
une fiche pratique d'utilisation du livret
Si vous avez besoin de support documentaire pour mener vos activités (plutôt cycle 3 et 4), voici un cahier d'activité sur le thème de l'égalité femmes / hommes, l'avantage un support de 28 pages où vous pouvez piocher ce qui vous convient !
Voici la description présente sur le site :
"Ce cahier d'activités est destiné aux adolescents et aux jeunes adultes. Il invite à s'informer et à réfléchir sur des thématiques en lien avec la santé, en abordant les enjeux liés à l’égalité entre les femmes et les hommes. Il vise à vulgariser des notions clés comme le féminisme, les inégalités ou le genre afin de promouvoir une société inclusive et respectueuse de la diversité."
Si vous avez besoin d'affiches colorées et rigolotes sur le thème des droits des enfants, celles-ci sont faites pour vous !
Disponible sur le site myUnicef , site très intéressant pour des supports adaptés dès le plus jeune âge, vous trouverez des supports sur le thème des Lapins Crétins comme :
Une vidéo pour expliquer la notion de consentement
Voici la description disponible sur le site :
"BWAAAH !!! Les Lapins Crétins prennent la pose pour te faire découvrir tes droits, avec de nouvelles affiches, un livret de jeux et une vidéo sur le consentement !
Les enfants ont de nombreux droits, comme le droit à la famille, l’identité, l’expression, la protection contre les violences etc. Ces droits sont énoncés dans la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), un engagement de la part des dirigeants du monde entier à protéger chaque enfant et à faire respecter leurs droits.
Et ce n’est pas fini ! Les Lapins Crétins t’expliquent le consentement dans la vidéo ci-dessous
Tous les enfants ont le droit d’être protégés contre les violences, c’est inscrit dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Ton corps t’appartient et personne n’a le droit de le toucher sans ton accord ! Pour comprendre ce qu’est le consentement, découvre la vidéo ci-dessous que les Lapins Crétins se sont amusés à filmer pour toi !"
Si vous êtes à la recherche de support pédagogique adapté à l'âge de vos élèves je vous conseille ces 3 livrets réalisés par l'éditeur Bayard !
Voici la description de Florence Dutruc-Rosset, rédactrice en chef du magazine Les Belles Histoires qui est en faite sur le site :
"Ce livret, réalisé avec des médecins et des psychologues spécialisés, a pour objectif de sensibiliser les petits de 3 à 6 ans à reconnaître une situation anormale. Ainsi, ils sauront qu’ils doivent le dire à un adulte de confiance. À
vous de choisir le bon moment pour lire ce livret avec votre enfant et en parler tranquillement. "
Vous trouverez :
un livret pour les 3-6 ans Mon corps est un trésor
un livret 7-13 ans "Stop aux violences faites aux enfants"
un livret pour les plus de 14 ans "Stop aux violences sexuelles"
trois vidéos mettant en scène des scénarios tirés du livret 7-13 ans
une vidéo "un tonton pas si gentil"
une vidéo "drôle d'entraineur"
une vidéo "Hugo se fait piéger sur internet"
un podcast "Salut l'info !" pour parler de l'inceste aux enfants
Si vous êtes à la recherche d'un outil simple et clé en main pour parler de l'égalité femmes hommes, filles garçons et lutter contre les stéréotypes de genre avec vos élèves de cycle et CP/CE1, je vous conseille l'outil M et Mme Ours crée par la ligue de l'enseignement et disponible sur la médiathèque de la maison pour l'égalité femmes hommes dont je vous parlais plus haut.
Voici la description disponible sur le site : "Au pays imaginaire des ours, Madame Ourse et Monsieur Ours se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ils ont la même taille, la même corpulence, les mêmes griffes, la même tête… Bref, il est impossible de les distinguer. Pour chacun des ours des pages suivantes tu vas devoir répondre à la question suivante : Qui est-ce ? Madame Ourse ? Monsieur Ours ? ou bien l’un comme l’autre, car les deux peuvent faire cette activité ?"
Initialement disponible sous forme de livret, vous pouvez m'envoyer un mail pour avoir les illustrations en format affiche pour une animation plus dynamique.